PROMOTION 2024

Voici la liste des étudiantes de la promotion 2024 de la mention Espace de DSAA de l’ésaat, avec le titre de leur mémoire et de leur projet.

PROMOTION #07


Alice BARRAU

YSL, Savoir-faire

Les savoir-faire reste trop souvent dans l’ombre du génie créateur. On remarque dans de nombreuses
expositions de mode, une invisibilité du travail des artisans d’art, pourtant essentiel dans la confection
d’une collection Haute couture. Ici ce sont les savoir-faire de la maison Yves Saint Laurent qui seront à
l’honneur dans une exposition mettant en avant des facultés de la main et de l’esprit.

L’exposition : YSL, Savoir-faire est séquencée en cinq parties différentes visant à mettre cinq savoir-faire en avant (tisseur, couturier-modéliste, brodeur, chapelier, bottier). La scénographie s’inspire directement des ateliers de Haute couture et retranscrit donc les différentes ambiances des ateliers et les postures des artisans. L’objectif de la scénographie est d’accompagner le visiteur dans sa visite en l’immergeant dans
l’univers de Yves Saint Laurent mais aussi en l’immergeant dans les métiers d’art. Ceci par le biais de l’organisation de l’espace, les variations dans les types d’éclairage, dans la forme des modules d’exposition et par la présence de dispositifs proposant des manipulations à faire-faire aux visiteurs.

En complément des manipulations proposées dans les différentes parties de l’exposition, des ateliers spécifiques sont proposés aux visiteurs et animés par des médiateurs formés dans des écomusées
afin de transmettre au mieux les facultés de la main et de l’esprit.

Toute la scénographie s’inspire de l’esthétique de la maison de Haute-couture avec des jeux d’équilibre et de déséquilibre, la géométrie, le travail de la ligne et du noir et blanc. Le mobilier assume une forme
de complexité en référence à la construction des pièces et les savoir-faire de la maison. Une proposition de scénographie radicale, presque photographique.

MÉMOIRE

Le savoir-faire
De l’ombre à la lumière


Aurore BIZET

2100, l’Odyssée de Dunkerque

Le risque de submersion va, à l’avenir, redessiner le paysage des littoraux français. Seront-ils prêts à affronter cette réalité ? Mais ce risque n’étant pas encore présent, comment nous projeter dans un futur incertain ? Dans ce contexte, le projet utilise la méthode du Design Fiction, qui vise à imaginer des futurs plausibles par le biais de prototypes diégétiques.

Je me concentre sur l’avenir de la ville de Dunkerque et du quartier de Rosendaël en particulier, menacé de submersion d’ici 2100. Les enjeux du projet sont doubles : adapter le secteur à la menace de submersion et faire prendre conscience de cette menace à la population. Le design fiction, appliqué au design d’espace, peut répondre à ces enjeux.

En tant que designer, je développe notamment un atelier participatif où les acteurs de la ville peuvent envisager des dispositifs, éphémères ou pérennes, pour mieux se projeter dans les temporalités des changements climatiques à venir. Le designer d’espace, en utilisant ses outils tels que le plan et la maquette, rend crédible l’impact de la submersion et sensibilise aux enjeux futurs.

Je travaille à diverses échelles : de l’habitat à l’espace public, pour imaginer une diversité de solutions. J’imagine des dispositifs pour représenter Dunkerque en 2100. Comment ranger son kayak à la place de sa voiture ? Comment s’organise un parking submergé ? Où créer son potager maison ?

MÉMOIRE

Et si…
Penser l’espace par la fiction


Héloïse CHARON

Exposer l’art sacré

Vue d’ensemble de l’exposition

Il semblerait que se développe en France une tendance à confondre cultuel et culturel. Tout sujet touchant de près ou de loin au religieux est devenu source de crispation. Ainsi, en 2020, le Ministère de la Culture commande au Louvre une exposition sur le sacré et le profane : Arts de l’Islam un passé pour un présent. Celle-ci n’aborde toutefois pas l’aspect polysémique des expôts. Proposer une nouvelle scénographie de la collection permet d’interroger la polysémie des œuvres et objets, au profit d’un rap- port plus nuancé entre leur aspect cultuel et culturel.

Implanté à la Condition Publique de Roubaix, le dispositif scénographique articule trois approches pour comprendre la collection. Une chronologie rayonnante composée de couronnes de lumière, délimite des zones temporelles qui s’entrecroisent. En miroir, un marquage au sol leur fait écho, brouillant ainsi les limites entre ciel et terre. Les quatre thématiques de visite rencontrent la chronologie: le sacré dans l’écriture, le sacré et l’architecture, le rituel, le profane. Les 19 rencontres nées des croisements temps et thèmes, sont symbolisées par les socles d’exposition. La compréhension d’une œuvre offre au visiteur un autre regard sur la suivante. Les variations de hauteur et d’éclairage des dispositifs accentuent tour à tour la valeur d’exposition et la valeur rituelle des expôts.

La scénographie permet ainsi d’envisager l’exposition selon des rapports et non des termes. Les œuvres et objets ne prennent pas sens dans leur mode d’exposition individuel, mais plutôt dans les relations qui s’établissent entre eux. Le visiteur se fraye un chemin et prend part au dialogue qui s’instaure entre œuvres et objets.

MÉMOIRE

Exposer l’art sacré
Ambiguïté de l’aura dans la scénographie


Noémie DUCROCQ

Vers un habitat plus juste

Le confort des habitats pavillonnaires hérités des années 70 interpelle au regard de la crise écologique. Comment accompagner les nouveaux habitants qui investissent cet héritage ? Une distribution déspécifiée des espaces, accompagnée de dispositifs vecteurs de confort, visent à rendre
plausible la transformation de ces pavillons en des habitats plus justes pour l’habitant et l’environnement.

Le site du projet, un pavillon situé à Saint-André-Lez-Lille, fait l’objet d’une densification douce liée à l’arrivée de nouveaux habitants. Trois scénarios sont explorés : la maison habitée par une jeune famille,
une personne âgée et un étudiant ou investie en co-living. Les visites réalisées avec les habitants actuels ont permis d’identifier le confort thermique, visuel et fonctionnel comme les principaux axes à traiter.

Mon parti-pris réside dans l’évolutivité des espaces décloisonnés et des dispositifs de confort proposés. Les habitants pratiquent le nomadisme interne : ils s’approprient l’habitat et ses dispositifs au fil
d’une journée comme au fil des saisons. Les habitants choisissent d’utiliser les dispositifs ensemble ou individuellement selon leur besoin. Le niveau de décloisonnement varie également selon le degré d’acceptation de chaque habitant.

Les rideaux en chanvre et tapis en laine forment des sous-espaces simples à chauffer en hiver et adaptés aux activités statiques. Leur gamme colorée s’étend du rouge foncé au bleu clair pour influencer la perception de chaleur ou de fraîcheur. Les volets réflecteurs en aluminium améliorent l’entrée de lumière naturelle en hiver et occultent les ouvertures en été. Ils sont accompagnés d’une mise en peinture de l’embrasure des ouvertures qui transforme la température de l’éclairage naturel selon l’espace éclairé.

MÉMOIRE

Pour un confort juste


Eléa KUPFERLE

La Triporteuse de Nous Toutes

Les militant•es sont en recherche constante d’innovation créative pour répondre aux enjeux de leurs actions. Parmi ces enjeux, j’ai relevé : la visibilité, la photogénie, et l’inclusion des passants.

Ce projet a été réalisé pour et avec le collectif Nous Toutes dont certains membres ont participé à la co-construction du cahier des charges. La démarche de projet visait à imaginer une solution spécifique à un type d’action pour ensuite la décliner en une solution adaptable à plusieurs formes d’actions.

J’ai imaginé, pour la première action l’action « 1/7 » qui communique sur le nombre de femmes victime de viol en France, une structure permettant de déployer un ensemble sept petites scènes dans un espace public. Une scène pour chaque femme.

La Triporteuse est un dispositif itinérant destiné à accompagner les actions de rue. Cette structure roulante comprend un rangement pour la les petites scènes, des bancs dépliables, des pancartes militantes, une banderole ainsi qu’un compartiment pour le matériel nécessaire à la participation des citadins. Elle revêt l’identité graphique de Nous Toutes. Une fois installée, pendant l’action, elle prend la fonction d’espace d’échange entre militants et citadins.

La Triporteuse peut se décliner dans une forme plus générique pour répondre à un maximum d’enjeux, elle se décline, par exemple, pour des actions comme les ciné-débats, les interventions en milieu scolaire ou encore les manifestations de rue.

MÉMOIRE

Espaces militants
Mettre en scène les actions militantes dans les espaces publics urbains


Léa MOUTON

À Table !

À la cantine, les salariés manquent cruellement d’interaction. Est-ce significatif d’un individualisme croissant ? Comment interroger la commensalité dans l’espace lors de la pause déjeuner ? Comment reconsidérer des pratiques qui se sont transformées dans le temps ? L’enjeu est de proposer un espace hybride intégrant des fonctions complémentaires afin d’offrir aux usagers une nouvelle expérience collective de la pause déjeuner.

La démarche de projet se caractérise par un travail d’enquête où j’ai observé, rencontré, interrogé des usagers sur leur vision et leur vécu de la pause déjeuner. Ce qui m’a amenée à définir un nouveau concept que j’ai nommé co-lunch et à en réaliser sa programmation. Le co-lunch serait alors une réponse permettant d’offrir aux usagers un espace destiné à la pause méridienne afin de faire une vraie coupure avec leur environnement de travail. Fini le déjeuner expéditif seul à son bureau ou dans sa voiture !

Ainsi, pour satisfaire les différents besoins des usagers lors de la pause déjeuner, cet espace est hybride et offre plusieurs usage : un espace de restauration où s’installer librement comme sur la place du village, une épicerie locale reprenant l’identité du marché et une cuisine partagée. Le projet de co-lunch fait part d’une certaine critique du fonctionnalisme puisqu’en regroupant trois usages, on dépasse l’idée que chaque espace doit avoir une fonction unique et clairement définie. Au contraire, ces espaces doivent interagir, se compléter et s’adapter aux besoins changeants des utilisateurs.

MÉMOIRE

Entre midi et deux
Commensalité et espace de pause déjeuner


Léa PEYRAUD

Une boîte à outils commune

Face à la crise de la représentation, la démocratie participative est un outil en construction qui se positionne comme un espoir porteur pour permettre de relancer la participation citoyenne. À la rencontre des acteurs de terrain, une solution se dessine : un dispositif itinérant.

Les espaces actuels mis à disposition des différentes formes de la démocratie participative ne sont pas favorables à son activité (identification, qualités thermiques, acoustiques et esthétiques, spatialisation). Suite à des entretiens auprès de ces différents acteurs, le dispositif itinérant semble répondre le mieux aux besoins de chaque quartier afin de permettre un processus d’acculturation dans la proximité. Mis à disposition des instances et des organismes (CNDP) par la mairie, il cherche à rendre accessible et lisible le processus de la démocratie participative dans l’espace public dans le contexte d’expérimentation de la ville moyenne de Roubaix. Le dispositif s’inscrit dans un phasage temporel (temps de diagnostic, d’activité
et de restitution).

Cette boîte à outils commune se présente comme un espace-objet pensé pour recueillir la parole des habitants et invite à sa prise en main (manipulation, appropriation). Chaque paroi de cet hexagone a une fonction : introduire le sujet, informer et évaluer son niveau de connaissance, s’exprimer sur le sujet, renseigner des informations et solutionner. Au moment des activités (débats, ateliers) de démocratie participative, les parois du dispositif se déploient pour laisser place à un plateau de “jeu”. Ce dispositif est un lieu de rencontre entre les habitants et nos institutions, il cherche dans son esthétique à trouver un équilibre entre ce qui est institutionnel et informel. Il est avant tout un lieu de réunion.

MÉMOIRE

Les espaces de démocratie participative